dimanche 19 octobre 2008

A la santé de tous les ivrognes à venir


Avant d'en arriver à Post-Mortem Live et au prochain album studio, l'histoire de Parabellum commence avec une poignée d'adolescents dispersés dans l'hexagone et le monde. Ils ne se connaissent pas encore mais l'été de la haine bat son plein

De 1900 à 1961 :
Naissance des différents Parabellum entre la place de la bastille, la Lorraine et Santiago du Chili. Ils pèsent entre 3,5 et 12 kilos pour certains. Les accouchements se sont bien passés sauf pour Maman Géant-Vert qui, tel le Christ, doit porter sa croix pendant dix mois au lieu de neuf ! Déjà l'envie de prendre son temps pointe à l'horizon

1977 :
Grande année du déclic. Pour la plupart, ils sont déjà punks et le niveau scolaire est déplorable. Malgré tous les efforts du corps enseignant, une bonne partie d'entre-eux joue dans des groupes bien laborieux dont les noms sont heureusement oubliés par l'Histoire.

1981 :
C'est l'année charnière pour la plupart d'entre eux. C'est aussi l'année où se dessine à grands traits la future scène que certains ont trop vite qualifiée d'alternative. Roland devient le bassiste des Electrodes de Romain Decoret et JP Correa ; Schultz achève sa carrière lorraine au sein des GTI, un trio destroy de Thionville ; Sven officie dans Ex-Babies ; Géant-Vert, entre deux cuites, est grouillot dans une émission de radio et Patrick est déjà une star derrière les fûts de DKP, un combo plutôt sauvage et fort motorisé.

1982 :
Roland plaque les Electrodes. Patrick massacre la tournée des Stray Cats. Schultz et sa valise en carton débarquent à la Gare de l'Est. Géant-Vert joue les bassistes dans les Ferrailleurs, le pire groupe de rock de la capitale qui le vire pour nullité. Sven est dans les Porte-Mentaux qu'il quitte pour laisser la place à Schultz. Roland débarque à son tour au mythique quatrième sous-sol du Parking 2000 pour s'intégrer, lui aussi, dans le groupe de BB Rock. Géant-Vert prend l'habitude de venir cuver pendant les répétitions pour se remettre de sa première production vinylique : le très foireux disque des Electrodes sans Roland. Patrick, quant à lui, découvre les subtilités de l'nologie à travers une caisse de bouteilles de Jack Daniel's. Déjà, c'était très mal barré

1983 :
A force de cuites de plus en plus dévastatrice, Géant-Vert est bombardé manager des Porte-Mentaux. C'est la seule solution trouvée par BB Rock pour préserver le foie de son géant préféré. Enregistrement de démos diverses dont le célèbre A ça ira que l'on retrouve sur la compilation Mantra " France Profonde 1 & 2 ". Les Porte-Mentaux enregistrent même 5 titres sous la houlette de Pascal Auriat, le producteur de Linda de Souza. Certaines mauvaises langues iront jusqu'à prétendre que les grands esprits des possesseurs de valises en carton finissent toujours par se retrouver ! C'est à cette époque que Géant-Vert commence à s'afficher avec un t-shirt de fabrication locale sur lequel est marqué Si Vis Pacem Parabellum.

1984 :
Grande année pour les futurs Parabellum.

Avril :
BB Rock compose Elsa Fraulein (350 000 copies vendues un peu plus tard) et Schultz, Roland et Géant-Vert prennent la tangente dans un bel ensemble. Une fois à l'extérieur du Parking 2000, ils décident de faire un groupe. Géant-Vert déclare qu'il fera les paroles et les pochettes. Les deux autres, qui ont joué une fois avec lui pendant une répétition des Ferrailleurs, trouvent l'idée excellente. En attendant de trouver le batteur adéquat, ils embauchent Jean-René, la boite à rythmes de Yoyo Tommy Gun, l'ancien animateur de l'émission " Sueurs Froides " à Carbone 14. Le 8 mai, à défaut de célébrer la fête nationale, le trio annonce officiellement à BB Rock qu'il peut embaucher du personnel. Ce dernier le prend assez mal et déclare qu'il va devenir une star rien que pour les faire chier. Il y réussira d'ailleurs assez bien.
Au cours d'une répétition, Roland décide que le t-shirt de Géant-Vert fera un excellent nom de groupe. Les trois premiers titres sont composés : Stalag 27, Momo et Arbeit Macht Frei que le groupe laissera tomber assez rapidement ( titre que l'on retrouvera sur un album des Rats dix ans plus tard !)

Le 17 juin :
Leurs trois premiers titres en poche, le trio se rend à la cité universitaire pour un concert des Wampas/Washington DC/Daltons. Ils y ont été invités par Ronan et Rascal histoire de faire une brève apparition sur scène. Malheureusement pour les deux gentils organisateurs de services, le concert n'est qu'une succession de bastons et Parabellum opère un repli stratégique avant qu'il ne soit trop tard.

Juillet 84 :
Première répétitions avec un vrai batteur. En l'occurrence Cambouis, anciennement Propsack et surtout Wundeback. Entre-temps, le groupe a eu le bon goût de composer l'essentiel de son futur répertoire : La bombe et moi, SVP 08 38, Pére Noëlet la plupart des inédits du Vol. 2. C'est aussi l'époque où Parabellum agrémente son show d'instrumentaux diverses pour permettre à Schultz de pouvoir souffler. De cette époque, nous retiendrons un certain éclectisme musical à l'écoute de titre Comme nut rocker run chicken run et Treblinka.

Août 84 :
Enregistrement de la première démo Stalag 27/La bombe et moi/SVP 08 38/Momo aux studios Jet production à Hagondange, en Lorraine profonde. Le tout se fait en un week-end avec un budget égal à zéro. Les Parabellum, à l'exception de Schultz qui joue sur ses terres, découvrent avec effarement un paysage sinistré par la crise. Le seul magasin ouvert est une petite boutique puant la misère et fort justement appelée Baprix ! Il n'y a rien à acheter sauf de la bière à foison et la vendeuse se tord les mains de désespoir devant les cagettes de fruits gâtés qu'elle essaye désespérément de fourguer au groupe. On sent que la vie n'est pas rose tous les jours dans cette contrée de malheur

Septembre 84 :
Premier concert officiel du groupe et à l'étranger de surcroît : le bar belge à Angers ! Cambouis n'ayant pas jugé sa présence utile, c'est JR, la boite à rythmes, qui se tape le boulot. C'est un succès total. Les quarante-huit (48) spectateurs présents sont enchantés. Enchanté par l'accueil, les Parabellum se fendent d'un rappel. Roland dit à Schultz : " On fait Rockaway beach ! Il balance l'intro à toute vitesse suivi par Schultz. Seul problème, ce dernier joue Roll over Beethoven ! ! !

Fin 84 :
C'est le début d'une collaboration fructueuse avec Paris Bar Rock de Rascal et Ronan. Pendant les dix-huit mois suivants, le groupe prend régulièrement ses quartiers au Jimmy, rue de Bagnolet, pour des concerts de plus en plus furieux. Charitablement, le Géant-Vert déclare que ça fait autant d'heures de répétitions que Parabellum n'aura pas à payer !

Entre-temps, la compilation France Profonde 1 avec le premier titre du combo sort dans les bacs. La pochette est à chier et le son de Stalag 27 est quasiment inaudible. C'est un échec total. Malgré ça, la démo plaît beaucoup à un groupement d'une vingtaine de dégénérés de l'Essonne répondant au doux nom de Gougnaf Mouvement. Ce label trouvant le son de la démo excellente, les Parabell' pommes, devant autant de mauvais goût, sont d'accord pour un 45 tours.

Décembre 84 :
Rencontre historique avec Guy Ferrandis au quartier général du groupe. Il prend une vingtaine de photos en tirant une tronche de six pieds de long. Plus tard, il dira dans un éclair de lucidité : " C'est pas des flèches ! " Roland décide de prendre dix mois de vacances. Pendant son absence, il est remplacé par Riton futur Garçons bouchers. Comme Cambouis n'est pas disponible, c'est Jean-Luc, des GTI's, qui lui succède derrière les fûts.

1985

Janvier :
Sorti du disuqe On est gouverné par des imbéciles avec La bombe et moi en face A et SVP + Momo sur la face B. Tiré à 1100 exemplaires, ce disque se distingue surtout par sa pochette poster reprenant la célèbre photo des deux flics de Ferrandis. Très vite, les embrouilles commencent avec Gougnaf. Ces derniers en laissent 200 copies au QG des Parabellum. Le groupe, en toute bonne foi, les offre aux copains (et il y en a !) Un peu plus tard, Gougnaf réclame le pognon de la vente Ah ces alternatifs !

Février à août :
A l'instigation du Géant, Parabellum ne joue que dans les pires endroits qu'il lui est possible de trouver. C'est le seul moyen pour forger le caractère d'un groupe qui se respecte donne-t-il comme explication à ceux qui le lui demandent. Nous retiendrons la série de concerts au Séisme de Champigny sur Marne où, exceptionnellement, le taux de bastons chutent en flèche à chaque passage du groupe. C'est sûr que lorsque le spectacle est sur la scène, il n'est plus dans la salle, et toc ! Au mois de mars, surprise, comme Jean-Luc a dû rentrer en Lorraine, c'est Cambouis qui En juin, c'est la rencontre avec OTH dont il assure la première partie quelque part dans le sud. C'est le coup de foudre. Pendant cette période, le groupe écume à droite et à gauche et n'hésite pas à parcourir sept cents bornes pour un cachet de cinquante sacs.

Septembre :
Come-back fracassant de Roland lors d'un concert au Jimmy. Le groupe prend l'habitude de commencer ses concerts par Rock in Pace précédé d'un énorme bordel instrumental plus communément appelé intro. Ils jouent aussi le vieux classique des Slades, mama were all crazee Now qui leur va très bien. En attendant le retour de leur bassiste habituel, Schultz et Géant ont pondu R.I.P., L'amour à 45 km/h, Berceasu-Néo-Caveaux, Cayenne, Ilot d'Amsterdam et le fantastique Doc Bollocks. En deux heures, Roland apprend les nouveaux morceaux et monte sur scène un peu après. That's rock'n'roll ! Peu après, la présence d'un deuxième guitariste se fait sentir. Pendant quelques mois, c'est Kemar, une vieille connaissance du Jimmy qui s'en occupe. Le temps de laisser son empreinte sur l'enregistrement de Pére Noëlpour la compilation Les héros du peuple sont immortels, et il laisse la place à Sven l'année suivante.
Décembre 85
Première télé de Parabellum pour un spécial rock français des enfants du rock filmé par Michel Vuillermé. Le groupe joue trois morceaux live dans une salle des fêtes quelque part au fin fond de l'Essonne puis est filmé pour une interview dans le cimetière russe de Sainte-Genevièvre des Bois. En fait, toutes les séquences du groupe seront coupées au montage sans autre explications ! C'était vraiment pas la peine d'importuner les morts pour un tel résultat

1986
L'album !
Début 86, un changement important survient. Pour cause de divergences musicales, Kemar claque la porte et est remplacé au pied levé par Sven. Ce changement ne surprend personne car Sven était depuis trop longtemps dans le collimateur de Parabellum. Aussi sec, le combo a une autre allure. Ne serait-ce que sur le plan vestimentaire. Véritable garde-robes ambulante, notre chilien est né avec un atout non négligeable pour tout rocker qui se respecte : la Classe !

Dès le retour de Montpellier, Cambouis claque la porte définitivement. Motif : raz le bol de tout. Derrière la couronne de regrets éternels qu'il laisse en partant, c'était un personnage haut en couleur et surtout un putain de batteur qui a su laisser sa marque de fabrique partout où c'était possible. Encore aujourd'hui, on peut entendre des fans mal informés donner du "vas-y Cambouis" à Patrick pendant les concerts.

Le départ de Cambouis a beau être un sale coup pour le groupe, c'est aussi le signal de l'arrivée de Patrick derrière les fûts. Ancien de DKP, des Desperados et d'une kyrielle de groupe tous plus mythiques les uns que les autres, il a même donné le tempo à Mr Johnny Thunders en personne ! C'est donc une star qui s'installe derrière le groupe. Sa mission : pousser les trois autres dans la bonne direction dite du maximum rock 'n' roll !

1987
L'année de tous les dangers
L'année commence par l'enregistrement du nouveau maxi Quatre garçons dans le brouillard ! La scène du crime est toujours le studios WW. La session n'est pas très sereine. Trop de monde défile dans le studio pendant les trois jours. Au final, trois gravures seront nécessaires avant de pouvoir sortir le disque. Dès sa sortie, c'est un beau petit succès dans les bacs. La pochette de Vuillemin, les photos de Ferrandis sur le canal de l'Ourq, le tout enrobant RIP, Osmose 99, Joyeux Noël et L'amour à 45 km/h en font un must de l'époque. Seule fausse note, le disque est distribué par Madrigal qui ne laissera pas un souvenir impérissable dans les annales du groupe.

Le premier gros coup de l'année est le concert du Printemps de Bourges en compagnie des Béruriers Noirs. Pour l'occasion, Sven arbore une combinaison en plastique rose fluo qui manque de l'étouffer en cours de concert. Alors que le groupe commence une série de concerts importants, c'est au tour du Géant-Vert de claquer la porte pour cause de mésentente avec l'entourage de Parabellum. Il ne supporte plus de devoir lever le doigt chaque fois qu'il lui prend l'envie de pisser. Il part donc fonder sa vespasienne personnelle qui s'appellera Karbala 413. Habitués aux frasques du Géant, les Parabellum ne prennent pas ce nouveau départ très au sérieux. Heureusement pour tout le monde, Parabellum saura contrer cette défection par un sursaut de rock'n'roll franc et massif qui les fera rentrer dans la légende au cours des trois années suivantes.

De Mai à Décembre
De Mai à Décembre, le quatuor entame un véritable tour de France qui les amènera dans les lieux les plus cocasses de l'Hexagone. Tantôt dans une bétaillère, tantôt dans un camion de livraison, ils délivrent leur show partout où l'on veut d'eux. A tête reposée, on peut dire sans se tromper que 1987 est l'année où le véritable Parabellum prend son envol. A force de concerts pourris, de nuits blanches, d'alcool et autres produits énergétiques ( Yop, Mars, Vitamine C, corde à sauter, pompes, saunas, natations etc ) le style Parabellum est né !

Profitant de sa nouvelle liberté, le Géant se lance dans l'écriture et pond un petit polar punk prénommé Casse-bonbons qui trouve preneur très rapidement chez un éditeur qui le sort en novembre. Parallèlement à son nouveau statut d'écrivain, il entame une carrière de pigiste à Télérama. Trois mois plus tard, il renonce au journalisme en faisant jouer sa clause de conscience. Trop d'enculés dans ce monde là

CourrierB

Parabellum - 1990 - Parabellum

1. Le bal des canailles (3:10)
2. R.M.I. chez les roumis (3:01)
3. La bande (3:31)
4. Belleville (1:58)
5. La belle (2:53)
6. Quinto centenario (3:01)
7. La roue de la fortune (3:26)
8. Les hommes torpilles (2:18)
9. Zig zag rock (1:54)
10. Casban rodéo (3:33)
11. C.C.C.P. (3:08)
12. Le dernier trocson (3:01)
13. Bikini (1:58)
14. You can't catch me (3:09)



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